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Carrière

Emploi saisonnier : allier travail et passion


La Rédaction
Jeudi 20 Février 2014





Les vacances scolaires d’hiver arrivent. L’activité de la France va se concentrer sur les stations de ski, et encore plus cette année avec les réussites des français aux J.O. De quoi donner des vocations aux jeunes. Certains l’ont déjà compris, et vivent de leurs passions plusieurs au fil des saisons.


Emploi saisonnier : allier travail et passion
Oser vivre de ses passions

Il suffit ce matin de faire le tour du petit village de Lans-en-Vercors, à une vingtaine de kilomètres au sud de Grenoble. Sur les pistes, au rendez-vous des cours collectifs, le constat est simple : les moniteurs de l’ESF sont tous des fondus.

Sabine Malavergne, la bonne quarantaine, a tout le feeling pour transmettre aux bambins sa passion du ski. Cette ancienne championne de ski de fond vit de sa passion, et elle en est très heureuse. Pendant cinq mois, elle arpente les pistes de ce petit paradis blanc du Vercors nord. Au printemps, elle vit également de sa passion pour cinq à six mois, en troquant son costume rouge pour une combinaison plus épaisse et s’enfoncer avec des élèves dans les profondeurs karstiques du Vercors : elle devient monitrice de spéléologie. Comme Sabine l’indique si bien, rêveuse, « Ce n’est pas facile de vivre de son passe-temps favori, car à certains moments, le physique peut lâcher. Mon métier, c’est mon cadre de vie et c’est aussi mon confort. Le seul loisir officiel qu’il me reste, c’est de m’occuper de mes enfants ».

C’est certain : faire de sa passion de son métier peut s’avérer très agréable, mais la situation peut vite s’inverser. En effet, le loisir est bien souvent choisi et non pas subi. Et c’est une différence majeure ! Ainsi, Thierry, ingénieur de formation a décidé de devenir sauveteur en mer. Très bon nageur, il a voulu réaliser son rêve de petit garçon lorsqu’il regardait la série américaine « Alerte à Malibu ». L’hiver, il était moniteur de plongée dans l’archipel des Maldives. Au bout de trois années, il n’a pas pu supporter la promiscuité des baraques des sauveteurs, et ne se baignait que très peu. Les voyages incessants l’empêchaient d’avoir une vie familiale. Il a donc rendu son tablier, ou plutôt son maillot de bain pour devenir salarié chez un fabricant de composants électroniques.

Esprit entrepreneurial

Or, lorsque l’on est saisonnier, le choix professionnel demande d’être entrepreneur. Hors métier de l’hôtellerie, la plupart des travailleurs saisonniers sont des entrepreneurs. Les moniteurs de ski facturent l’école de ski. Pour pallier les pics de charges, quelques étudiants peuvent devenir l’espace de quelques semaines des salariés intérimaires, mais il semble plus simple de facturer en qualité d’auto-entrepreneur.

Alain Francoz est moniteur de ski l’hiver. Il a grandi dans les montagnes et hérité de l’exploitation agricole familiale à Engins, à la ferme des Rapilles. Le matin, avant de donner ses cours, il a déjà effectué sa traite des vaches et livré ses clients à la ville, en fromages et lait bio. Il aime ses métiers et sa liberté. Il est son propre patron. « C’est parfois difficile, car la fatigue physique se fait sentir, comme le manque de sommeil, mais je vis de ce qui me plaît », indique Alain avec humilité et en plaisantant.
Et pour rien au monde, ces entrepreneurs artisans ne voudraient changer leur situation. Leur travail est physiquement éprouvant et leurs revenus modestes, mais vivre de sa passion n’a pas de prix.