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Guérir certaines cécités : les résultats enthousiasmants de la thérapie optogénétique


Clarisse Rosius
Mercredi 2 Juin 2021





Une équipe internationale de chercheurs ont annoncé avoir réussi à faire retrouver partiellement la vue à un patient aveugle touché par une rétinopathie pigmentaire avancée. Une avancée majeure dans ce domaine.


Creative Commons - Pixabay
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Une petite révolution dans le domaine. « Une équipe de recherche internationale dirigée par les professeurs José-Alain Sahel et Botond Roska, et associant l'Institut de la Vision (Sorbonne Université/Inserm/CNRS), l'hôpital d'ophtalmologie des Quinze-Vingts, l'université de Pittsburgh, l'Institut d'ophtalmologie moléculaire et clinique de Bâle (IOB) ainsi que les sociétés Streetlab et GenSight Biologics, a mis en évidence que la thérapie optogénétique peut partiellement restaurer la vision chez un patient aveugle atteint de rétinopathie pigmentaire à un stade avancé. Les résultats de cette étude, une première mondiale, ont été publiés dans la revue Nature Medicine le 24 mai 2021 » résume l’INSERM.

 

L’essai clinique n’avait jamais eu lieu, rendant encore plus enthousiasmant ce résultat. « Permettre à une personne de retrouver une vision partielle par l'optogénétique n'aurait pu se faire sans l'engagement du patient, les efforts de notre équipe multidisciplinaire à l'Institut de la Vision et GenSight, et la collaboration de longue date avec Botond Roska qui est à l'origine et au coeur de ce projet », a déclaré José-Alain Sahel, professeur à Sorbonne Université, chef de service à l'hôpital des Quinze-Vingts, fondateur de l'Institut de la Vision (Sorbonne Université/Inserm/CNRS), et professeur et directeur du département d'ophtalmologie à l'université de Pittsburgh.

 

« L'optogénétique consiste à modifier génétiquement les cellules afin qu'elles produisent des protéines sensibles à la lumière appelées "channelrhodopsines" (rhodopsine canal). Si cette technique existe depuis près de 20 ans en neurosciences, ses bénéfices cliniques n'avaient, jusqu'alors, pas encore été démontrés. Une collaboration entre les équipes de José-Alain Sahel et Botond Roska a abouti aux résultats rapportés aujourd'hui qui reflètent 13 ans d'efforts multidisciplinaires » appuie l’INSERM.

Avec ce programme de recherche les deux auteurs veulent traiter les maladies héréditaires des photorécepteurs, qui sont souvent la cause de perte de la vision. « Les photorécepteurs sont des cellules de détection de la lumière dans la rétine qui utilisent des protéines appelées opsines pour fournir des informations visuelles au cerveau via le nerf optique. Les photorécepteurs dégénèrent progressivement entraînant l'apparition de la cécité.