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Il s'achète de moins en moins de musique en ligne, mais de plus en plus d'applications


Mardi 3 Juin 2014





en 2014, mieux vaut être programmeur d'applications que chanteur ou musicien.


Il s'achète de moins en moins de musique en ligne, mais de plus en plus d'applications
On aimerait appeler Schumpeter à la rescousse, mais la destruction créatrice chère au philosophe ne marche qu'à moitié dans le cas présent. En deux ans, les ventes de MP3 sur iTunes, le leader incontesté du marché, ont été plus que divisées par deux, mais dans le même temps, les ventes d'applications mobiles pour iPhone et iPad ont été presque... multipliées par deux ! Rendant l'effondrement du marché de la musique en ligne indolore pour Apple et ses marges, grâce au succès de la vente d'applications.

Au premier trimestre 2012, un client d'iTunes dépensait 4,3 dollars contre seulement 1,9 dollar aujourd'hui. Dans le même temps, les achats d'applications par utilisateur s'établissent à 4,7 dollars sur le premier trimestre 2014, contre 2,8 dollars "seulement" à la même période en 2012, selon les chiffres établis par Morgan Stanley. 

Depuis la publication de cette étude, les commentaires vont bon train, expliquant notamment qu'il faut absolument qu'Apple trouve le moyen de monétiser différemment la musique, par exemple avec une offre de streaming. Mais personne n'a rappelé que c'est Apple qui a réussi, seul, à monétiser le téléchargement légal de musique, grâce au succès de l'iPod d'Apple adossé à... l'iTunes Store, lancé en 2003 aux Etats-Unis et au Canada, 2004 en Europe. C'est également Apple qui a popularisé le smartphone tel que nous le connaissons aujourd'hui (le premier iPhone a été lancé en juin 2007), ainsi que les tablettes (l'iPad date de mai 2010) mais également le téléchargement d'applications payantes pour smartphones et tablettes ! D'un marché inexistant, Apple a fait une machine à cash : l'App Store a généré 10 milliards de dollars (7 milliards d'euros) de chiffre d'affaires en 2013, soit 3 milliards de dollars de marge brute pour Apple. Un business qui n'existait tout simplement pas voici cinq ans..

Il y a donc fort à parier qu'Apple ne cherche pas à tout prix à relancer une activité vieillissante comme la vente de musique en ligne (et accessoirement de livres), mais cherche la croissance ailleurs, en lançant de nouveaux services innovants..