Speedy Life
Actu

L'Etat condamné pour "faute lourde" dans une affaire de meurtre conjugal


Clarisse Rosius
Mardi 21 Avril 2020





L’Etat vient d’être condamné pour « faute lourde » dans une affaire où un homme visé par une plainte pour violence conjugale a tué son ex-conjointe et les parents de celle-ci.


Creative Commons - Pixabay
Creative Commons - Pixabay
La justice vient de condamner l’Etat à verser 100 000 euros de dommages et intérêts à la famille d’une victime. Le criminel s’étant suicidé en prison, l’Etat était donc seul sur le banc des accusés. Les faits remontent à 2014 à Grande Synthe dans le Nord. Isabelle Thomas est tuée par son ex conjoint. Ce dernier tue également les parents Isabelle Thomas avant de se suicider en prison. Mais si la responsabilité de l’État était engagée et a désormais été décrétée par la justice c’est qu’une plainte avait été déposée pour violences conjugales. 

« Isabelle Thomas, prof de maths quadragénaire du Valenciennois, avait déposé plainte contre son conjoint Patrick Lemoine en juin 2014, après que celui-ci a tenté de l’étrangler. Placé en garde à vue, l’homme avait été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’entrer en contact avec sa victime, en attendant son procès, fixé à la mi-août. Pourtant, il n’avait eu de cesse de violer ce contrôle judiciaire, en suivant Isabelle et en multipliant appels et SMS de menaces. Celle-ci avait alors déposé une nouvelle plainte en juillet, puis une main courante, pour signaler le non-respect de ce contrôle judiciaire. Convoqué, Patrick Lemoine ne s’était pas présenté au commissariat » raconte Libération .
 
Étant donné l’affreux dénouement de cette histoire, la légèreté des autorités face à un cas qui avait suscité de nombreuses alertes n’a pas été difficile à prouver. 
 
« Dans son jugement, rendu mi-mars mais dévoilé ce lundi par l’Agence France Presse, le tribunal judiciaire a écarté deux des trois griefs mis en avant par les plaignantes, mais a en revanche reconnu que les services de police « n’avaient pas tout mis en œuvre pour retrouver Patrick Lemoine alors qu’il violait son contrôle judiciaire ». « Cette faute des services de police a ainsi mis Patrick Lemoine en position de commettre les trois assassinats », soulignent les juges » appuie Libération. Le jugement est en tout cas un acte fort qui estime que la responsabilité de l’Etat est d’agir quand les victimes se sont manifestées.