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L'UNESCO soutient la mobilité des artistes en Tunisie


Clarisse Rosius
Mardi 19 Décembre 2017





La mobilité des artistes et des professionnels de la culture des pays du Sud est de plus en plus menacée dans le climat sécuritaire actuel. Dans ce contexte, des mesures correctives, y compris par le biais de la coopération multilatérale, peuvent être adoptées pour faciliter les échanges et un accès plus équilibré au marché mondial des biens et services culturels.


Source : Pixabay, image libre de droits
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Alors que les pays de l'hémisphère Nord constituent le principal marché pour les artistes et acteurs culturels du Sud, l'accès à ces destinations est de plus en plus difficile dans le climat sécuritaire mondial actuel. Ce nouvel environnement remet en question la capacité des Parties à la Convention de 2005 pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles à mettre en oeuvre des dispositions clés, tel que l'article 14, qui appelle les Parties à « soutenir le travail créatif et faciliter, dans la mesure du possible, la mobilité des artistes des pays en développement » ainsi que l'article 16 visant à faciliter « les échanges culturels avec les pays en développement en accordant un traitement préférentiel à leurs artistes et praticiens de la culture, ainsi qu'à leurs biens et services culturels ».

Selon l'édition 2018 du Rapport mondial de l'UNESCO « Repenser les politiques culturelles », qui évalue comment les pays du monde qui ont ratifié la Convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles mettent en oeuvre des politiques de soutien aux secteurs créatifs, il existe une inégalité mondiale persistante en termes de liberté de circulation entre le Nord et le Sud. Une analyse des données générées par l'indice de restriction des visas Henley & Partners cité dans le rapport montre que le nombre moyen de pays auxquels les détenteurs de passeports du Nord peuvent accéder sans visa est de 156 en 2017, 156 en 2016 et 153 en 2015. En comparaison, le nombre de pays accessibles sans visa aux détenteurs de passeports du Sud était de 75 en 2017, 72 en 2016 et 70 en 2015.

Ces données illustrent l'écart considérable dans l'accès à la liberté de circulation entre les citoyens du Nord et du Sud. Par exemple, un détenteur d'un passeport allemand peut visiter 176 pays sans visa, tandis qu'un détenteur d'un passeport afghan peut voyager librement dans seulement 24 pays.
 

Mesures de mobilité en Tunisie

Encourager la mobilité des artistes et des professionnels de la culture est reconnu comme l'un des nouveaux leviers d'action de la politique culturelle en Tunisie. Le Ministère des Affaires Culturelles (MAC) soutient la participation d'artistes et professionnels de la culture lors d'événements culturels à l'étranger (festivals, foires, expositions, etc.), contribuant ainsi à couvrir les frais de voyage international, de séjour et / ou de transport. En 2015, 153 demandes de mobilité ont été soutenues par le ministère.
En octobre 2016, la Tunisie et la Commission européenne ont également entamé des négociations en vue de faciliter le processus de délivrance des visas de court séjour, avec l'assouplissement ou l'élimination de certaines exigences imposées par le code des visas. Cette décision pourrait faire de la Tunisie le premier pays d'Afrique du Nord à bénéficier d'un accord ambitieux de facilitation des visas.
La mobilité des artistes en Tunisie a également été renforcée par des accords de coopération culturelle multilatéraux. En mai 2017, la Tunisie est devenue le premier pays de la Politique européenne de voisinage (PEV) à participer au programme Europe créative, permettant aux opérateurs culturels et audiovisuels tunisiens de participer à des formations, festivals de films, formation cinématographique, et activités d'accès aux marchés.
Ces accords multilatéraux ont le potentiel de soutenir la mobilité Sud-Nord mais aussi Sud-Sud pour les artistes.
Dans le cadre du projet « Renforcer les libertés fondamentales à travers la promotion de la diversité des expressions culturelles», financé par le gouvernement suédois, la Tunisie a pu présenter en 2016 son deuxième rapport périodique quadriennal, évaluant la mise en oeuvre de la Convention et les défis rencontrés.
 




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