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L'édition 2014 de Monumenta divise


Vendredi 16 Mai 2014





Depuis 2007, la Grand Palais donne carte blanche chaque année à un artiste contemporain pour créer une installation dans la nef du Grand Palais. Mais avec une contrainte de taille : un espace de 13 000 m2 et atteignant 45 mètres de haut à certains endroits, le tout sous une immense verrière.


L'édition 2014 de Monumenta divise
Cette année, le défi que constitue l'exposition "Monumenta" a été confié à un couple d'artistes conceptuels russes Ilya et Emilia Kabakov. Leur idée force, pour cette installation, a été de refermer l'espace sur lui-même en opposition à la beauté et à la luminosité du lieu. Le couple y a ainsi créé une "L’Étrange cité", un monde clos, composé de 7 bâtiments que le visiteur peut visiter, à la manière d'un parcours initiatique.

Les avis sont partagés

Si certains y voient la consécration de l'oeuvre de ces deux artistes atypiques, qu'ils qualifient d'humanistes et complets, d'autres y voient une tentative ratée d'illustrer des concepts trop nombreux et opaques, et n'ayant aucune cohérence avec le lieu.


"Du Musée vide où, au son de la Passacaille de Jean-Sébastien. Bach, des taches lumineuses s’affichent aux murs en lieu et place de tableaux, jusqu’à la Chapelle blanche et la Chapelle obscure, conçues en pendant, qui viennent clore cet époustouflant parcours, les Kabakov, artistes humanistes au sens de la Renaissance, embrassent tous les champs, de l’art à la science, du spirituel à la philosophie." peut-on lire dans Télérama. Preuve que la journaliste a été séduite par la démarche, elle parle d'"extraordinaire vitalité" des artistes pourtant "au soir de leur vie".
 
De son côté, la journaliste de Libération qualifie ce défi d'"énorme et décevant", en cela que les artistes n'ont pas véritablement réussi à se mettre en harmonie avec le lieu : "Mais pourquoi, alors, être venu s’y installer ? C’est la question que l’on se pose en passant d’un bâtiment à un autre, éblouis en effet par la lumière dans la nef, et par la puissance de la structure de métal au-dessus de nos têtes, qui vient écraser les petites bâtisses blanches qu’un collègue peu charitable compara aux maisons de Mykonos. Hormis une coupole inversée en début de parcours, dont les lignes de métal rappellent vaguement celles du toit, rien ne semble avoir été fait en cohérence avec le lieu."
 
Plus neutre, la journaliste du Monde, évoque une  "ville « étrange », postutopies, (...) un espace mental, métaphysique, presque mystique, mais jamais dénué d'humour, qui évoque la condition humaine, l'art et les rêves. Une installation totale offrant une expérience méditative (...)".
 
Exposition Monumenta 2014 : "L'Etrange Cité", Nef du Grand Palais à Paris, du 10 mai au 22 juin.




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