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Culture(s)

La saga du « cool »


Mercredi 1 Juillet 2015





Il vient ou revient de loin, mais est toujours aussi cool. Aujourd’hui, cool est bien plus qu’un adjectif, il tient davantage de l’attitude, voire d’un état d’esprit. Le journaliste Jean-Marie Durand signe la première histoire du cool, un panorama pop-culturel érudit mais cool !


La saga du « cool »
Dans une autre vie, il y a eu des in, des top (qui perdurent), des bath, des mortels, des d’enfer et on en passe. En revanche, aucune de ces expressions n’a marqué les esprits comme cool. Ni comme « cool » continue de le faire aujourd’hui. Première marche du podium. Il semblerait que cool soit bien ancré dans notre langage et subsiste dans notre culture. Tout le monde est d’accord sur ce point. Mais qu’est-ce que cool signifie au juste ? Une onomatopée pour dire ce qui est bien, bon, arrangeant, sympathique. Cool en somme, et il n’y a pas d’équivalent.
 
Aujourd’hui, le cool a dépassé l’onomatopée. Le mot est devenu un concept, une attitude, un état d’esprit ou même une philosophie (de la vie). C’est ce qui ressort d’un petit précis dédié : Le cool dans nos veines, sous-titré, Histoire d’une sensibilité de Jean-Marie Durand, le rédacteur en chef adjoint des Inrockuptibles. À Elle, il explique : « le cool ne renvoie pas à une simple attitude nonchalante (…) Plus profondément, il désigne une vraie philosophie de la vie (…) une manière de faire preuve de détachement face au monde, de résister à sa brutalité et à son esprit de sérieux en se tenant à la fois dedans et dehors. » Un genre de stoïcisme du XXIème siècle en somme.

En premier, c'est le jazzman Miles Davis qui l’a utilisé dans les années 50 avec son album Birth of the Cool. Depuis, le cool flotte parmi nous. On l'emploie à tort et à travers : « On se voit demain soir ? Cool. » « Elles sont cool, tes baskets ! » Dans tous les cas, la « coolitude » a quelque chose à voir avec un rapport détaché, décalé aux choses. Plus largement, au monde. Mais aussi, un attrait pour la contradiction, le contre-pied, le contre-courant. À travers lui, ajoute le journaliste Jean-Marie Durand, « nous disons ce à quoi nous tenons le plus : une vie lavée du tragique, libérée des conflits inutiles, attentive aux mouvements du siècle. Car plus que le mot fétiche d'une société marchande, le cool a la beauté secrète d'une allure de vie, d'une manière d'exister, décentré mais au coeur du monde. » Au quotidien, être cool, pourrait bien être une façon élégante de résister à l’époque troublée qui est la notre. Cool.

Le cool dans nos veines, de Jean-Marie Durand. (Robert Laffont).




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