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Tendances

La tendance à la source


Jeudi 10 Septembre 2015





Les tendances sont plus que jamais prescriptrices, elles guident l'acte d'achat. Assez, pour se demander comment elles émergent.


La tendance à la source
Science exacte ou non, la tendance, ou plutôt, les tendances sont incontournables. De quoi se demander d’où elles viennent. En ce moment, chez les branchés, tout le monde vante les vertus de l’avocat. Et depuis des mois déjà, les baskets blanches, la Stan Smith d’Adidas en tête, font leur grand come-back. Mais les tendances aujourd’hui, sont loin de ne toucher que les vêtements ou les lubies alimentaires. Elles englobent tout, à commencer par la philosophie, les sports, la food, le design, les loisirs… Bref, le mode de vie dans sa globalité. Un mode de vie « dans l’air du temps », véritable sésame.
 
Ici on ne se demande pas si cela est juste, ou une façon de combler un vide sidéral, mais d’où viennent les tendances ? Car il faudrait être naïf pour imaginer que la rue dicte ses règles et que les phénomènes de mode sont spontanés. Dans la réalité,  tout est pensé, calibré et rien n'est laissé au hasard. Quand une tendance émerge, c’est souvent que des gourous, des « tendanceurs », des pros du marketing, des défricheurs, des « spécialistes en études de marché » dit aussi Elle, œuvrent à leur conception, puis à leur mise sur le marché. Parmi ces éminences grises toujours connectées, la tête de proue est Vincent Grégoire, directeur du département art de vivre à l’agence de style Nelly Rodi. Une star dans ce monde particulier des dénicheurs ou traceurs de tendances.
 
« Notre métier consiste à sonder l’air du temps, à anticiper les comportements et les modes de vie, et à conseiller ensuite les marques dans leur stratégie. Nous sommes des nextplorers », explique à Elle, Vincent Grégoire, fan de mot-valise. Entre autres néologismes, il est à l’origine de subverchic ou de renaiscience. Dans tous les cas, Vincent Grégoire et consorts sont certes des défricheurs, mais au final, ils sont aussi d’infaillibles prescripteurs. Loin d’être des illuminés, ils repèrent de micro phénomènes et les suivent, en s’appuyant souvent sur « des études de consommation de façon sophistiquée, avec de multiples moyens, pour anticiper les désirs des consommateurs » explique à Elle, Benjamin Simmenauer, le directeur associé de l’agence HCK.
 
Pour ce faire, la rue, les réseaux sociaux, la mode bien sûr, mais aussi la culture, l’art, l’architecture, les domaines de la cosméto et de la beauté sont de vastes laboratoires où ces spécialistes vont repérer, décrypter des phénomènes émergents ou de niche. Ils travaillent souvent en tandem avec des sociologues, des philosophes, des historiens. Au final, ils analysent cette masse d’informations récoltée aux quatre coins du monde. Sa substantifique moelle est alors transmise aux marques qui vont « lancer sur le marché des produits qui prouveront, ensuite, par leur simple existence, qu’il existe bien en effet une hype » dit Elle. C’est donc aussi comme cela, que le serpent se mord un peu la queue.
 
Et comme le dit Nathalie Damery, la présidente de l’Observatoire Société et consommation, l’ObSoCo dans Elle : « Nous vivons dans des sociétés qui produisent de plus en plus d’objets, à une vitesse folle, avec une durée d’existence limitée. Dans ce contexte, les marques sont perdues. Elles ont besoin de conseillers qui vont leur permettre d’anticiper l’évolution des goûts. » En somme, de quoi se retrouver dans la foultitude de tendances de plus en plus transversales, néo, doubles et à tiroir.

La tendance à la source




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