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Médecine : ceux qui reçoivent des cadeaux des laboratoires sont moins bons


Clarisse Rosius
Mercredi 6 Novembre 2019





Une étude de chercheurs de l’Université et du CHU de Rennes assure que les médecins qui reçoivent des cadeaux des laboratoires pharmaceutiques font des prescriptions « plus chère et de moindre qualité ».


Creative Commons - Pixabay
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Seraient-ce les cadeaux des laboratoires qui troublent leur jugement ? Ou est-ce tout simplement que les médecins qui acceptent les cadeaux sont moins sérieux ? Toujours est-il qu’une étude réalisée par des médecins, chercheurs et ingénieurs de l’Université et du CHU de Rennes a relevé un lien entre les cadeaux reçu des labos et des prescriptions de moindre qualité.

L’étude publiée le 6 novembre affirme d’une part que ceux qui acceptent des cadeaux signent des « prescriptions plus chères et de moindre qualité ». Et d’autre part que les médecins qui refusent tous les cadeaux « sont associés en moyenne à de meilleurs indicateurs établis par l’Assurance-maladie quant à l’efficacité de leurs prescriptions, et celles-ci coûtent globalement moins cher. »

Difficile partant de ces observations de relever les raisons et causes intimes. Est-ce que les médecins les plus sérieux sont ceux qui se forment par eux-mêmes dans des colloques et par la littérature scientifique sans être dépendants des communications des laboratoires ? C’est bien probable. Car la réalité du quotidien du médecin, c’est que les laboratoires parviennent à lui  mâcher le travail et lui donner l’impression qu’il suit les évolutions de la recherche par les nouveautés. 

Les grandes lignes de l’étude méritent le coup d’œil. Le journal Le Monde  les simplifie de cette façon : 
« L’étude met en évidence qu’« en moyenne (…) le groupe de médecins n’ayant reçu aucun avantage est associé à » :
  • « des prescriptions moins coûteuses » ;
  • « plus de prescriptions de médicaments génériques par rapport aux mêmes médicaments non génériques » (pour trois types de médicaments : antibiotiques, antihypertenseurs, statines) ;
  • « moins de prescriptions de vasodilatateurs et de benzodiazépine pour des durées longues », dont l’usage est déconseillé par l’Assurance-maladie ;
  • « moins de prescriptions de sartans » par rapport à une autre famille de médicaments, recommandés pour leur efficacité similaire avec un moindre coût. »