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Quand Google exagère sa prouesse dans le calcul quantique


Clarisse Rosius
Mercredi 23 Octobre 2019





Après des années à annoncer que l’accomplissement était imminent, Google vient d’officialiser une percée dans le calcul quantique. Les chercheurs du groupe sont parvenus à battre tous les records de rapidité de calcul. Une réussite certaine mais que le groupe n’a pas hésité à très largement exagérer.


Creative Commons - Pixabay
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Les prophètes de l’intelligence artificielle ont tellement promis qu’ils doivent désormais livrer. Alors que l’époque est plutôt au désenchantement sur les réalités du technologiques du concept, les véritables percées technologiques sont annoncées en fanfare. « A l’aide d’un ordinateur quantique de sa conception, une de ses équipes à Santa Barbara (Californie) a réussi pour la première fois à effectuer un calcul bien plus rapidement que les meilleurs supercalculateurs classiques. Le résultat est tombé en 3 minutes et 20 secondes, contre… 10 000 ans s’il avait fallu mobiliser les plus gros ordinateurs. De quoi espérer résoudre des problèmes insolubles jusque-là ou au contraire « casser » des systèmes informatiques réputés robustes » résume Le Monde.

Et si la prouesse est bien réelle, à y regarder de plus près, elle est largement exagérée par l’enthousiasme de la firme. Prévue pour 2017, puis 2018, c’est un véritable soulagement pour Google. Mais si la compagnie avance vite, elle n’est pas la seule « La veille de l’annonce, IBM, autre géant du secteur, a douché l’enthousiasme. Sur son blog, la société prévient qu’ « un titre de presse annonçant que la suprématie quantique est atteinte (…) sera inévitablement trompeur pour le public ». Et d’appuyer sa démonstration par la mise en ligne d’un article proposant une méthode de calcul classique ne nécessitant que deux jours et demi pour résoudre le même problème, au lieu des dix millénaires avancés par Google » nuance Le Monde. 

D’autant que si la capacité de calcul est phénoménale, l’application concrète n’est pas encore très claire. Il semblerait plutôt qu’il s’agisse d’une nouvelle étape technologique impressionannte : « Plus précisément, là où en informatique classique il existe des bits valant 0 ou 1 et des transistors « ouverts » ou « fermés » pour les manipuler, en informatique quantique il est question de qubits. Ces objets bizarres, superpositions de 0 et de 1, peuvent donc être les deux à la fois, à parts égales ou non. Ainsi un seul qubit peut encoder deux bits ; deux qubits peuvent encoder quatre bits, ou plus généralement N qubits équivalent à 2N bits. L’ordinateur de Google possède 53 qubits, soit l’équivalent de neuf millions de milliards de 0 ou de 1.» Des chiffres tout de même impressionnants.  




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