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Réintégrer les mammouths : le projet à la Jurassique Park d’une entreprise américaine


Clarisse Rosius
Mardi 14 Septembre 2021





Avec des manipulations génétiques, l’entreprise Colossal cherche à réintégrer les mammouths en Arctique. Sans garantie sur ses réussites ni sur ses conséquences, les travaux sont suivis de près.


Creative Commons - Pixabay
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Des manipulations génétiques pour recréer des mammouths laineux. Le pari de l’entreprise américaine Colossal mêle science et communication. « Colossal va lancer un modèle pratique et efficace de dé-extinction et sera la première entreprise à appliquer des techniques avancées de modification génétique pour réintégrer le mammouth laineux dans la toundra arctique », explique le communiqué.

Si le projet nous dit quelque chose c’est qu’il ressemble, dans son principe, très étrangement à celui du film de Steven Spielberg Jurassique Park. « Créée par l’entrepreneur Ben Lamm et le généticien George Church, Colossal entend insérer des séquences d’ADN de mammouth laineux, collecté sur des restes préservés dans le sol sibérien, dans le génome d’éléphants d’Asie, afin de créer une espèce hybride. Les éléphants d’Asie et les mammouths laineux ont un ADN similaire à 99,6 %, souligne Colossal. La création de ces pachydermes hybrides puis leur réintroduction dans la toundra doit permettre « de restaurer des écosystèmes disparus qui pourront aider à stopper voire à inverser les effets du changement climatique », assure l’entreprise. Les mammouths laineux génétiquement modifiés pourraient notamment « redonner vie aux prairies arctiques », qui permettent de capter le dioxyde de carbone et de supprimer le méthane, deux gaz à effet de serre » raconte 20 Minutes.

15 millions de dollars ont été levés pour un projet très contesté par les milieux scientifiques qui ne croient pas en la faisabilité du projet, ou craignent une réussite tronquée avec un éléphant modifié. Contrairement aux slogans, ce ne serait donc pas une dé extinction mais l’introduction d’un éléphant bidouillé dans une zone naturelle qui n’est pas la sienne. De quoi susciter tout autant de méfiance du côté des chercheurs spécialisé dans la biodiversité. Sans préciser qu’avec le réchauffement climatique, on comprend mal l’intérêt de rajouter des poils à des éléphants qui n’en ont pas pour les installer dans une zone qui fond à vitesse grand V.