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Découverte

Under The Pole : à l’assaut des conditions extrêmes


Speedy Life
Mercredi 16 Juillet 2014





Under The Pole (UTP) est le nom d’une expédition scientifique et sportive dans les régions polaires de l’arctique. Zoom sur un projet qui relève de la véritable prouesse tant dans son exécution que dans sa préparation.


Explorer les environnements naturels extrêmes est un défi que l’Homme n’a de cesse de relever depuis des siècles, repoussant sans cesse les limites de la connaissance. C’est d’ailleurs cette quête de savoir qui motive l’ambitieux couple d’explorateurs, formé par Ghislain Bardout et Emmanuelle Périé, initiateurs du projet d’exploration polaire sous-marine Under The Pole. Partis en mer depuis Concarneau au début du mois de janvier 2014, les membres de cette expédition se sont lancés à l’exploration de la face cachée de la banquise arctique.

Under The Pole, deuxième édition

L’idée d’une expédition polaire sous-marine n’est pas nouvelle. Ghislain Bardout et Emmanuelle Périé, tous deux spécialistes de la plongée en milieu polaire, ont en effet déjà organisée une première incursion sous les glaces arctiques, UTP I, en 2010 avec le soutien de l’horloger Rolex. Les deux explorateurs et leur équipe reviennent alors de leur périple avec des images d’exception et des données précieuses sur la biodiversité encore méconnues des eaux du pôle Nord.
 
En 2014, après un an de préparation, Ghislain Bardout et Emmanuelle Périé se lancent dans une seconde aventure polaire avec des objectifs et des ambitions revues à la hausse. Une équipe composée de scientifiques, de professionnels de la navigation, de la plongée extrême, et de la photographie se réunit à bord de Why, un voilier de près de 20 mètres de long conçu pour affronter l’environnement polaire. C’est ainsi que débute une nouvelle aventure de 22 mois dont l’objectif est d'étudier en conditions réelles l’évolution de la banquise, de la biodiversité, le comportement du corps humain en condition extrême et de rapporter des nouvelles images extraordinaires pour un futur documentaire.

Une organisation millimétrée

Naturellement, l’expédition UTP II a fait l’objet d’une organisation minutieuse pendant toute l’année qui a précédé son départ en mer. « Les expéditions nécessitent un entraînement intensif, d’au moins huit mois » explique Emmanuelle Périé dans une interview donnée à Femme Actuelle, « cela inclut sept heures de sport en salle par semaine avec un coach, et des entraînements avec l’équipe pour apprendre à progresser à ski en tirant des traîneaux d’une centaine de kilos, et à plonger sous la glace ». L’homme est ainsi au centre de l’équation, mais les paramètres matériaux ne sont pas moins cruciaux.

« Transformer un rêve en projet concret nécessite un investissement sans faille, une préparation rigoureuse », explique par exemple Stéphane Sapolin du cabinet de conseil en financement de l’innovation EIF Innovation, qui a assisté l’équipe d’UTP II dans la préparation de l’expédition. « Notre contribution a eu pour but de s’assurer que l’équipage n’aurait plus à se soucier des contraintes de financement une fois les amares larguées », commente pour sa part Aymeric Poujol, gérant du cabinet EIF innovation : « sur ce type de projet, budgetiser méthodiquement, et conserver une marge pour les imprévus  est un enjeu de sécurité ».

Bien d’autres sponsors ont également apporté des contributions, financières ou en nature, déterminantes pour la mise sur pied du projet. Roland Jourdain, skipper de renom et parrain de l’expédition, a ainsi participé humainement et financièrement à UTP II à travers son écurie de course au large, Kaïros, et son fonds Explore de soutien aux projets d’exploration. L’académie de Rennes, quant à elle, lui a apporté son appui scientifique au projet.

Un défi humain, technologique et scientifique

Fort de leur préparation et de leur soutien, les membres d’UTP II se sont donc lancés à l’assaut des étendues sous-marines de l’arctique où la température de l’eau peut descendre jusqu’à -1,8°C. « À cette température, les matériaux souffrent, les polymères sont plus cassants », explique Ghislain Bardout au Figaro qui rappelle que l’équipement est une des clés de la réussite d’une telle expédition. Alors que la pratique de la plongée en milieu polaire reste largement limitée par les contraintes matérielles, la réalisation de nouvelles découvertes est fréquemment corrélée à l’allègement de la contrainte technique.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les spécialistes de la médecine hyperbare, qui porte sur les effets de la pression sur le corps humain, s’intéressent à l’expédition. Car en raison de son caractère exceptionnel, celle-ci est susceptible de leur fournir des données inédites. Il en va de même pour les biologistes. « On offre aux scientifiques une opportunité rare », souligne le coordinateur scientifique de l’expédition Romain Pete dans les colonnes du Nouvel Observateur, car « le milieu polaire est un réservoir presque intarissable de découvertes ».

Avant de connaître la nature de ces découvertes, il faudra toutefois faire encore preuve d’un peu de patience. Car l’équipe d’Under The Pole doit encore se rendre aux abords du cercle polaire, en passant par les îles Féroé, l’Islande et le Groenland. Ce n’est d’ailleurs qu’en septembre 2014, lorsque débutera l’hiver polaire et que la goélette qui transporte l’équipage se retrouvera piégée dans la glace, que les premières plongées sous la banquise pourront avoir lieu. Le voilier Why se transformera alors en véritable QG scientifique et demeurera immobile de long mois durant, avant d’amorcer son retour vers des contrées plus chaudes… les cales pleines de précieux comptes-rendus d’observation et les esprits, de souvenirs inoubliables. 


Crédits photo : http://www.underthepole.com/





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