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VOD : faut-il contraindre les plateformes étrangères à investir en France ?


Clarisse Rosius
Vendredi 17 Janvier 2020





Alors que les chaines françaises doivent investir entre 13 et 20% de leur chiffre d’affaires dans le cinéma français, les plateformes de VOD échappent à cette obligation. Une exception qui pourrait disparaitre avec la réforme de l’audiovisuel qui arrive.


Creative Commons - Pixabay
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Les plateformes de vidéos à la demande débarquent en France. Outre le fait qu’elles concurrencent les acteurs traditionnels, c’est toute la filière du cinéma français qui peut s’inquiéter. Car si les chaines reversent entre 13% et 20% de leur chiffre d’affaires dans des investissements de production française, ce n’est pas le cas pour les plateformes. Et hormis Netflix qui accentue ses efforts pour produire des contenus français, Amazon, Apple et Disney restent très largement ancrés sur des productions américaines. 

« En prime, les réglementations entourant les distributeurs et les annonceurs sont très contraignantes. Les plateformes de SVOD, elles, jouissent de bien plus de libertés.
Le ministre de la Culture souhaite donc rééquilibrer les forces et faire participer Netflix, Amazon ou Disney au financement des productions françaises. Pour cela, il compte s’appuyer sur la directive européenne SMA (Services de médias audiovisuels) qui prévoit depuis décembre 2018 que : « Les fournisseurs de services de médias audiovisuels à la demande doivent veiller à ce que leurs catalogues contiennent une part minimale de 30 % d’œuvres européennes et qu’elles soient suffisamment mises en valeur » » nous apprend Presse Citron.

Misant sur le fait que l’Europe est une zone stratégique pour les plateformes, le gouvernement voudrait inciter les plateformes à reverser une partie de ce que notre pays leur rapporte dans l’économie locale. Avec 6,7 millions d’abonnés en France, Netflix a fait son trou sans que l’on sache les montants d’impôts sur les sociétés qui sont payés.

Mais avec 25% du chiffre d’affaires reversé, comme le souhaiterait le ministre de la Culture, les plateformes risquent de miser sur d’autres pays européens et s’appuyer sur les lois européennes de concurrence et d’ouverture du marché communautaire. Est-ce que le cinéma français a aujourd’hui encore assez d’arguments pour que les nouveaux tauliers de l’audiovisuel mondial se compliquent la vie ? Ce n’est pas le dernier film de Kerry James ou la série Marseille (Netflix) qui vont les convaincre… 




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